The story of the impossible
Le vent fouettait son visage, rabattant certaines mèches de cheveux sur sa face juvénile, tandis qu'elle pédalait le plus vite possible. Son vélo à fleurs bleues et roses accéléra encore davantage une fois le chemin menant à la ferme atteint. Derrière elle, elle savait qu'un léger nuage de poussière se soulevait. Le soleil l'éblouissait légèrement et éclairait les champs de cette lumière estivale qu'elle adorait tant. La bâtisse apparut bientôt, encadrée d'arbres dont elle ignorait le nom. Elle arrêta la bicyclette dans un léger dérapage, et la laissa tomber sur le sol. Ses petites mains fouillèrent quelques instants dans la sacoche pour en ressortir un pot.
Elle ouvrit la porte avec précipitation et arpenta le couloir de l'entrée en courant, un sourire d'enfant innocent sur les lèvres.
« Maman ? » Elle grimpa les escaliers, ses petits pieds faisant un bruit assourdissant.
«Maman ! Devine ce que je t'ai ram…» Son pot en verre vint s'écraser au sol, et les fruits rouges qui s'y trouvaient s'éparpillèrent sur la moquette beige. La petite fille, alors âgée de onze ans, venait d'ouvrir la porte de la chambre de ses parents. Ce qu'elle y vit, même à onze ans, on était à même de comprendre ce que cela voulait dire. Elle s'approcha lentement du corps étendu sur le lit, contourna ce dernier, et vint se poster à côté de son père, qui n'avait pas bougé à son arrivée, les joues ruisselantes de larmes.
Il avait fallu des heures entières avant que Pepper accepte de lâcher le corps inerte de sa mère. Ce n'étaient pas des larmes d'enfant qui avaient brûlé ses joues, mais celles d'une personne plongée dans le monde adulte bien trop tôt. Elle était blottie dans une vieille couverture, sur le canapé terni par les années, tandis que toute une ribambelle de policiers errait autour d'elle, prenait des dépositions, harcelait son pauvre père atterré. Elle ne comprit pas exactement ce que cela signifiait, mais le terme "cause du décès" était accompagné de l'expression barbare "arrêt cardiaque", et même si le sens lui échappait, la petite brune avait enfin réalisé que plus jamais elle ne sentirait plus jamais les bras de sa mère se refermer sur son petit corps.
Les rues de Slactown étaient désertes. Ce n'était pas si rare que ça, mais elle n'avait pas goûté à ça depuis un bon bout de temps. Le ciel était gris, pour changer. Et elle, elle se dépêchait. Ce n'était pas dans son habitude de se dépêcher, mais quelque chose semblait clocher dans le coin. Elle se sentait ridicule avec son sac plein de légumes, qui commençait d'ailleurs à peser, mais elle s'en fichait. Il n'y avait personne, après tout. C'était le 17 Octobre, aujourd'hui encore elle s'en souvient.
Elle venait d'arriver à l'angle de Main Street, vers Magnolia Square, lorsque la situation se retrouva largement bouleversée. Sorti de nulle part, un bruit de moteur vieux comme sa grand-tante Imogen rugit, la faisant se retourner. Ce furent deux puissants phares qui l'éblouirent tandis qu'une voiture qui ressemblait davantage à une épave qu'à un véhicule commença à lui foncer dessus. Elle eut le réflexe peu étonnant de sa part de reculer de quelques pas au dernier moment, lui évitant un séjour sur le capot. La porte arrière s'ouvrit et avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir, deux puissantes mains s'emparèrent d'elle. Désespérée, c'est à coup de sac de pommes de terre qu'elle tenta de se défendre, avant que tout espoir ne soit étouffé en même temps que ses cris. Elle avait presque entièrement été hissée à l'intérieur de la voiture lorsque l'inattendu se produisit. Deux nouvelles mains s'emparèrent de son corps, mais la tirèrent dans le sens inverse.
« Putain elle se barre ! » Les mains lâchèrent prise, laissant à nouveau circuler son sang dans ses veines. Elle en ressentit d'ailleurs plus de douleur que de soulagement. Elle savait qu'elle aurait des bleus le lendemain, si elle s'en sortait. Enfin même si elle ne s'en sortait pas, en fait. Quelle gueule elle aurait aux funérailles… Son dos finit par heurter le trottoir avec violence, lui coupant le souffle. Mais ce n'était pas fini.
L'homme qui avait transformé ses bras en charpies sortit de la voiture et se dirigea vers elle. Il était parvenu à la relever et se dirigeait de nouveau vers la portière ouverte lorsque tous deux furent projetés contre le mur en briques rouges qui se trouvait derrière eux. C'est à ce moment que Pepper perdit réellement le fil. Il y eut plusieurs bruits de lutte, de choc, une portière qui claque, un moteur qui s'éloigne. Un gémissement de douleur. Son gémissement de douleur. Elle sentit bientôt deux mains se refermer doucement sur son visage, et elle daigna enfin ouvrir à nouveau les yeux.
« Ca va ? » Elle eut envie de répondre que cela irait certainement mieux si elle savait qui c'était, ce gars qui était accroupi un peu trop près d'elle, hors d'haleine, et qui lui demandait si ça allait.
« Oui. Oui, bien sûr que ça va. Pourquoi ça n'irait pas ? » L'homme fronça les sourcils et la regarda avec inquiétude.
« On est quel jour aujourd'hui ? » Elle leva les yeux au ciel, incrédule. Il croyait réellement qu'elle avait oublié ce qui venait de se produire ? Et dire que c'était elle la plupart du temps que l'on traitait de tarée.
« Samedi 17 Octobre. 2009, hein. Convaincu ? » Une douleur aiguë lui transperça alors soudainement le crâne. Elle ne chercha pas à dissimuler sa douleur et grimaça allègrement avant de porter sa main à l'arrière de sa tête. Ce qu'elle y sentit éveilla en elle une panique assez rare.
« Bordel, c'est du sang ?! Merde. Merde. Merde ! Papa va me tuer. » « Tout à fait entre nous, je ne pense pas qu'il vous tue parce que vous avez échappé à quelque chose de terrible. » « Comment le savez-vous ? » « Qu'il ne va pas vous tuer ou que vous venez d'échapper à quelque chose de terrible ? » Elle lui lança un regard éloquent tout en palpant doucement la plaie qui se baladait le long de son crâne.
« Je pense que vous savez qui a tenté de vous enlever. » « Qui donc ? » « Les Magnificent Seven. » « Impossible. » La détermination qu'il perçut dans sa voix sembla le désarçonner.
« Pourquoi cela serait impossible ? » « Ils ne s'en sont jamais pris à moi auparavant, pourquoi commenceraient-ils maintenant ? » « Ils sont peut-être à cours de filles effrayées, du coup ils s'en prennent aux inconscientes. » « Ce n'est pas parce que je n'ai pas peur que je suis inconsciente. » « Très bien, désolé. Cependant, vous connaissez beaucoup de personnes dans le coin qui enlèvent des demoiselles avec une cagoule sur la face ? » «Il ne kidnappent jamais de jour. » «Touché. Cela n'empêche cependant pas qu'ils changent leurs habitudes. » « Pourquoi feraient-ils ça ? » Il soupira et secoua la tête.
« Ecoutez mademoiselle… » «Appelez-moi Pepper. » « Très bien Pepper. On pourrait continuer à débattre sur l'identité de vos agresseurs durant de longues heures encore, cependant je crains que nous ayons d'autres soucis en tête. » Il désigna d'un signe de tête le crâne ensanglanté de la jeune femme.
« Il faut sérieusement soigner ça. »« Ma parole mais tu le fais exprès ?! » Pepper plongea ses yeux dans ceux de Ethan sans même se laisser impressionner par la colère dans sa voix. Elle ne répondit rien, encore sous le choc. Quinze jours plus tôt, elle avait manqué de se faire enlever par les Magnificent Seven - elle en était sûre, désormais, à cause des évènements de ce soir - et venait d'échapper à leurs griffes une seconde fois. Le silence se prolongea pendant un bon moment avant qu'elle ne se décide à murmurer un faible
« Merci. » Elle sentit la main de Ethan se poser sur son genou encore légèrement tremblant mais refusa de le regarder.
Ce qui venait de se produire ? C'était digne d'un thriller, en fait. Toujours aussi téméraire - et obstinée - Pepper avait décidé de rentrer de l'université en vélo, seule, ce soir-là, alors que la nuit était tombée depuis un bon moment. Ce qui devait se produire se produisit. Après avoir roulé quelques instants sur Graber Road, des phares puissants l'aveuglèrent, lui rappelant désagréablement sa récente aventure. Elle avait su dès cet instant qu'elle allait passer un mauvais quart d'heure.
Il faisait trop sombre pour qu'elle les voit clairement. Mais ils firent l'erreur monumentale de la faire monter dans la voiture sans l'endormir. Et alors, à la lumière des phares qui se précipitaient vers cette scène irréelle, Pepper aperçut le visage désolé du conducteur. Ce fut alors comme si quelqu'un avait appuyé sur le bouton ralenti. Elle garda son regard rivé sur la face de celui qu'elle venait de reconnaitre, sans même s'apercevoir que la portière s'était ouverte à nouveau, et qu'on la tirait par le bras. Elle se laissa traîner comme un pantin, témoin passif de son propre sauvetage, jusqu'à la voiture qu'elle commençait à connaître.
« Sérieux Pepper, faut que t'arrêtes de sortir seule. Ils en ont après toi. » « Non Ethan, ils n'en ont pas après moi. Ils cueillent leurs victimes au bord de la route. Ils ne préméditent pas leurs coups. Alors s'il te plait, arrête. » « Je ne serai pas toujours là pour te sauver. » « Jamais deux sans trois, comme on dit. » « On dit aussi que la troisième fois est la bonne. » « Amen. » « Arrête ça. » Etrangement, elle obtempéra. Elle avait comprit rien qu'en l'entendant qu'il ne plaisantait vraiment pas. Il passa devant le chemin de terre qui quittait Graber sans ralentir, ce qui alarma la jeune femme.
« Tu as oublié que chez moi c'est vers les vaches ? » « Pas ce soir Pépite. Ils peuvent très bien te rendre visite. » Elle haussa un sourcil sceptique qu'il ne vit pas.
« Je peux me défendre. » « Avec ta carabine ? Laisse-moi rire. » « Et toi, tu vas faire quoi ? Les descendre avec ton arme de service ? » « Excellente idée. » Elle ne gagnait jamais à ce jeu. Il avait toujours le dernier mot, et c'en était agaçant.
« J'en ai vu un. » Le choc du coup de frein passé, elle croisa le regard alarmé de son garde du corps.
The seven things I hate about you
▬ Elle a pratiqué l'équitation durant toute son enfance, et aide parfois son père à débourrer ses chevaux.
▬ C'est une fan de Robbie Williams.
▬ Elle tire à merveille à la carabine.
▬ Elle fait passer la raison avant ses sentiments.
▬ Elle est asthmatique.
▬ Elle est fille unique.
▬ Elle a toujours refusé de parler du décès de sa mère.
▬ Elle est plus proche des animaux que des êtres humains.
▬ Elle possède une chienne, berger allemand légèrement croisé avec quelque chose d'autre, appelée McFlurry.
▬ Elle n'a pas de voiture, juste un vélo.
▬ Elle a tendance à s'entraîner à épeler tous les mots difficiles qu'elle connait.
▬ Quand quelque chose la travaille, elle mange tout le temps.
▬ Elle aime tous les Disney.
▬ Sa voix légèrement cassée a un charme fou quand elle chante.
▬ Elle ne sait vraiment pas cuisiner.
▬ Il vaut mieux ne pas lui parler le matin sous peine de perdre une ou deux dents.
▬ Elle est incapable d'exprimer sentiments, voire de les admettre.
▬ Elle bricole dès qu'elle ne sait pas quoi faire.
▬ Elle se couche très tard et se lève très tôt.
▬ Il n'y a que son père qui est autorisé à l'appeler Margret.
I'm a barbie girl in a barbie world
Pepper n'a pour ainsi dire pas d'emploi. Vivant avec son père dans l'exploitation familiale, c'est lui qui la nourrit et la loge en échange de quelques coups de mains pour s'occuper du domicile et des bêtes. Leur situation financière assez bonne permet à la jeune femme de suivre des études d'ethnologie, ce qui semble paradoxal quand on la connait. Elle reste ainsi une simple habitante du coin, pas effrayée le moins du monde par ces hommes qui s'amusent à faire souffrir les jeunes femmes, persuadée que cela ne peut pas lui arriver.
Son caractère en intrigue plus d'un. Elle fait partie de ces gens que l'on qualifie de timides la première fois qu'on les voit, car tout le monde se fie aux apparences. De nature assez solitaire, elle est cependant dotée d'un pouvoir de compassion extraordinaire. Elle n'apprécie guère la nature humaine et ne trouve d'intérêt qu'aux animaux. Sa franchise assez désarçonnante, son culot à toute épreuve et son amour pour le travail ont beaucoup nuit à sa vie sentimentale qui est presque un désert aride. N'ayant jamais eu l'habitude de vivre dans la société, elle n'a que très peu de sujets tabous et met assez souvent les pieds dans le plat, ce qui la rend particulièrement attendrissante.
- Spoiler:
prénom/pseudo - geronimo thrill (oui, ceci est un double compte ;D)
âge et région - 17 balais, LOIRE
avatar choisi - Gemma Arterton
sexe - vous savez, j'suis pas compliquée pour ça, j'prends ce qui traîne ;D
comment t'as connu l'orgasmique GB? - J'l'ai créé (H)
un mot à dire ou tu te tais à jamais? - J'aime Minnie. Voilà, c'est dit.